Révolution

Le CHU Dijon Bourgogne est l’un des très rares établissements français habilités à implanter le nouveau cœur totalement artificiel conçu par la medtech Carmat. Cette prothèse dernière génération, qui remédie aux inconvénients des cœurs artificiels précédemment utilisés, constitue une révolution pour les patients insuffisants cardiaques en impasse thérapeutique.

Le CHU Dijon Bourgogne est l’un des dix centres hospitaliers français - et l’un des sept en dehors de l’Île-de-France (Lyon, Rennes, Lille, Strasbourg, Montpellier, Nantes et Dijon) - dont l’équipe de chirurgie cardiaque, dirigée par le professeur Olivier Bouchot, a été formée à l’implantation du nouveau cœur artificiel Aeson® développé par la startup française Carmat.

La première implantation d’un cœur Carmat a été réalisée, au CHU Dijon Bourgogne, par une équipe du pôle Cœur, poumons, vaisseaux dirigé par le professeur Éric Steinmetz, associant des cardiologues spécialistes avancés de l’insuffisance cardiaque, des chirurgiens cardiaques et des anesthésistes-réanimateurs cardiovasculaires. Elle a bénéficié du soutien de la direction de l’établissement, qui conforte ainsi son positionnement de centre hospitalier régional de recours, référent à l’échelle de la grande région en matière de transplantation cardiaque. Le CHU Dijon Bourgogne pratique l’implantation d’assistance ventriculaire depuis 2007 et  de cœurs artificiels totaux depuis 2016, affichant une expérience considérable qui permet à ses équipes de se positionner aujourd’hui parmi les plus pointues en France dans la prise en charge de l’insuffisance cardiaque avancée et de proposer aux patients de la grande région Bourgogne-Franche-Comté/Haute-Marne la palette la plus large possible des solutions thérapeutiques et chirurgicales dans la prise en charge de l’insuffisance cardiaque globale terminale.

Cette pose d’un cœur artificiel total s’inscrit dans le cadre de l’étude Eficas, qui doit inclure 52 patients à l’échelle nationale (actuellement 23 patients inclus) et doit permettre la mise sur le marché du cœur de Carmat à l’horizon 2025.

« Le cœur Carmat constitue une avancée considérable pour des patients souffrant d’insuffisance cardiaque en situation d’impasse thérapeutique, dont la qualité de vie est fortement réduite et le risque de décès prématuré nettement accru. Il nous faut tenir compte d’un contexte de pénurie de greffes, en raison notamment de la diminution du nombre de décès par accident de la route – une réalité très positive mais qui prive les blocs d’un certain nombre de cœurs jeunes. Les cœurs disponibles, moins nombreux, sont également de moins bonne qualité. Aeson® va permettre à des patients en attente d’une transplantation de retrouver une vie normale ; à terme, ce cœur artificiel pourrait remplacer même le cœur de patients qui ne seront finalement pas transplantés (thérapie de destination). »

Professeur Olivier Bouchot, chef de service, chirurgie cardiaque

Le premier patient du CHU à avoir bénéficié de cette révolution est un Bourguignon de 43 ans souffrant d’insuffisance cardiaque, dont le pronostic vital était engagé à court terme, et qui était en attente d’une greffe cardiaque. L’opération, qui a eu lieu le 10 avril dernier pendant plusieurs heures, s’est très bien déroulée : le patient a quitté le CHU après deux mois d’hospitalisation pour retourner à son domicile et reprendre une vie normale.

Bravo et félicitations à toutes les équipes qui ont permis cette intervention. Le CHU est fier de pouvoir compter parmi ses équipes des professionnels de haute compétence et engagé pour faire progresser les prises en charge en santé !

Coeur artificiel